Présentation STIV’Air

Inauguration STIV'Air, interview du Président FFVL

Origine et développement

L’alarme a sonné dans les années 2000, lorsque j’ai vu un ami taper le sol du sud de l’Italie après une fermeture dissymétrique provoquée « pour apprendre » mais insuffisamment pilotée. Près de 150 m d’auto rotation, le tout sans tirer le secours dont il était pourtant équipé en ventral… (le secours était encore rare à cette époque de râpe-la-pente)
À la radio, les copains hurlaient… secours ! Secours !

Sidération et effet tunnel débriefé par la suite. De plus les ailes capricieuses et un manque de connaissance général du pilotage actif à l’époque n’aidaient pas les résultats… Le secours n’a pas été tiré.
Après un long séjour hospitalier et une rééducation lourde. Il revole en homme heureux et pas trop de séquelles.
Mais plus jamais ça, disait-on ! Et pourtant le problème existe encore 22 ans après.

Dans nos formations, il y a une période à risques de durée très variables, mais bien identifiée, qui va de la fréquentation du premier thermique à la maîtrise du pilotage de cette fermeture particulière lié à notre aéronef souple.
À noter qu’elle est considérée comme normale à l’heure actuelle si nous écoutons constructeurs et formateurs. Les ailes évoluent et sont de plus en plus « rigides », ferment moins, se réouvrent mieux, mais nous sommes d’autant plus surpris quand cela arrive.. et que nous empêchons les réouvertures par du sur-pilotage.

Dans certaines disciplines aéronautiques, ces situations sont résolues par des simulateurs. Pourquoi pas en parapente ? Des outils numériques sont apparus au fil du temps, nous pouvons y entrevoir la stratégie du pilotage et d’autres avantages, mais aucun n’embraque le pilote avec son matériel habituel et ne créer la surprise réelle sur le côté fermé.

Fort de ce constat, j’ai eu l’obsession d’initier un outil, simple et plutôt mécanique, proposant une méthode efficace et sans risque en amont des premières instabilités. En gros, une installation qui permet une préparation intensive « au contre » et l’élimination du « sur-pilotage » pour les pilotes en formation. Gestuelle de rééquilibre préalable qui rendra le pilotage de la fermeture possible et la reprise de vol si tout est respecté.
Un outil qui pourrait servir en parallèle au travail en pente école d’un débutant sortant de 1er stage.

Le projet STIV (Simulateur d’Incident de Vol) prend corps, j’ajoute « ‘Air » à la mode de l’époque… STIV’Air est lancé.
Un outil électromécanique est mis au point en collaboration avec l’ENSAM ParisTech Cluny et ABC Informatique, mon entreprise de l’époque. Les élévateurs textiles à déclenchement, spécialement étudiés et inspirés de techniques existantes en parachutisme, ont été cousus par Bertrand Macdaléna chez RIP’Air. Le premier essai test sur une tyrolienne s’est fait chez Horizon Parapente avec Nicolas Brenner.
Merci à ces passionnés référents qui m’ont fait confiance et donné un peu de leur temps.

Puis trouver un site près d’une agglomération, avec les services nécessaires à un accueil de groupes, était impératif. En 2006, la ville de Cluny a répondu à notre attente en nous confiant un site industriel à réhabiliter. L’aventure était lancée. Nous y construirons une tyrolienne de 150m pour accueillir le roulage de ce simulateur. Un grand merci à toutes ces aides de la première heure sans qui rien n’aurait été possible.

Le club essuie les plâtres et se structure autour pendant quelques années puis STIV’Air est ouvert en 2020 aux groupes FFVL ; Ce qui nous permet de partager, réfléchir et travailler aux automatismes de pilotage sur les fermetures dissymétriques ( asymétriques pour d’autres) ainsi que la gestuelle d’extraction des secours.
Cela met tout particulièrement en exergue l’importance de la position et l’ergonomie de la poignée des secours.
La commission sécurité de la FFVL est très sensible à tout ça, nous collaborons en envoyant nos observations.

L’idée Stiv’Air n’est pas un simulateur vidéo face à un écran ni un casque en immersion, ici le pilote est embarqué avec son matériel perso. Le but recherché est de reproduire de nombreuses fois l’incident de façon intensive afin d’acquérir le bon geste automatique (réflexe conditionné par un travail identique répétitif). La précision du geste est à régler en fonction des divers paramètres : Longueurs élévateurs, débattement freins, morphologie du pilote, position dans la sellette, (assise, couchée, cocon) etc…
L’action permet aussi de tester et régler son équipement personnel, habituel ou nouveau, voire modifié.. etc. Au fil du temps, nous avons trouvé des orientations nouvelles à l’outil et l’avons fait évoluer en pôle pédagogique plus complet.

Nous partons du principe qu’il est préférable de savoir piloter un incident « gérable » avant de chercher à l’enrayer radicalement au parachute secours. Réserve impérative bien sûr et le slogan « un tour = secours » est bon, mais l’action n’est pas anodine. Une extraction s’apparente plutôt à une dernière chance dans le choix de nos moyens.

Privilégier une formation aux automatismes, dans un environnement sans risque pour l’apprenti pilote, tout en économisant le stress de l’encadrement, apparaît donc comme une orientation à concevoir pour tout ce qui présente la sortie du domaine de vol. Il reste pas mal de choses à inventer très certainement.

Recherche d’automatisme à l’extraction secours bien entendu. En priorité, s’habituer à la position des poignées et à la gestuelle appropriée à l’équipement. Des pilotes commencent à avoir des équipements différents selon leurs activités, le besoin en automatismes devient « multiple » donc plus compliqué. Ces difficultés sont de plus en plus d’actualité.

Le simulateur STIV’Air (sur portique à l’origine) a évolué vers un déplacement linéaire sur tyrolienne, avec décrochage télécommandé et retour mécanisé pour l’appareil en haut de plate-forme (gain de temps). La simulation de décrochage surprise s’effectue ainsi à distance par un opérateur tiers, avec le choix, du moment et du côté de déclenchement.
L’action n’est jamais perçue comme « téléphonée », le cerveau n’anticipe rien… il attend le premier signal.

Le pôle propose un circuit complet.
Départ du local de pliage où les consignes sont à l’écran vidéo ; Montée en plate-forme sur la terrasse ; Embarquement tyro avec l’équipement habituel du pilote ; Déclenchement de la simulation ; Pratique du contre ; Recherche et préhension de sa poignée ; Extraction du POD ou du secours en fonction de l’objectif pédagogique de chaque pilote dans un groupe.
Suivront une arrivée freinée en pied de tyro et un débarquement aidé par une plate-forme mobile escamotable rapidement. Le groupe utilisateur gère seul cette partie de l’action.
Là, un atelier de remise au POD est en place au besoin, puis on remonte en salle de pliage ou en terrasse pour recommencer. La salle de pliage mise à disposition permet un travail en autonomie avec test immédiat, riche expérience.

Le pôle pédagogique a été réalisé exclusivement par des bénévoles passionné(e)s, certains anciens ne pratiquent plus, nous ne les remercierons jamais assez pour leur investissement sur cette vision futuriste.
Nous assurons nos formations d’OPI (Opérateurs Internes bénévoles) qui se mettent à disposition des actions pour piloter l’outil au cours de l’année. (Une dizaine actuellement) Ce sont les piliers des actions réalisées sur cet équipement.

STIV’Air est peut-être le chaînon manquant complémentaire entre les pratiques statiques en portique, un peu trop « téléphonées » et le stage SIV pour tester radicalement les acquis. Cet aspect permet un nombre important de simulations dans une journée. Jusqu’à 50 pour des groupes bien organisés, avec de larges possibilités de travaux individualisés.

S’ils le souhaitent, les coachs des groupes accueillis peuvent disposer de l‘assistance d’une vidéo avec suivi de face pour que chaque participant puisse emporter et revoir sa gestuelle image par image. Ils disposent de documents papiers en nombre pour prises de notes détaillées à destinations statistiques et pédagogiques.

Après, 1600 h de bénévolat et 50 000 € d’investissement (fin 2022), aidé financièrement par la Région Bourgogne – Franche-Comté, le CNDS, la Ligue BFC de vol libre, la commission sécurité FFVL, l’ENSAM de Cluny, la ville de Cluny, des mécènes industriels et du sponsoring… cette idée saugrenue est devenue réalité.

Sa vraie raison d’exister ne fait donc que commencer,

Serge « Jimmy » Guillaumin.

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